Malgré le confinement, la communauté scientifique poursuit ses échanges et travaux en ligne - IHES
Vie scientifique

Malgré le confinement, la communauté scientifique poursuit ses échanges et travaux en ligne

Alors que la diffusion du virus COVID-19 a imposé l’annulation de séminaires et conférences partout dans le monde, la communauté scientifique s’organise pour recréer ces moments essentiels dans la vie d’un chercheur. Grâce à la mise en place de séminaires en ligne, les chercheurs trouvent de nouvelles façons de se réunir, discuter et partager leurs idées.

Mendes Oulamara, doctorant à l’Université Paris-Saclay travaillant à l’IHES, partage ses réflexions autour des efforts collectifs déployés par la communauté scientifique en ce moment exceptionnel.

Quand j’étais petit, il y a quelques années, je pensais que la recherche mathématique était une activité principalement solitaire où l’on se retrouvait seul·e face à son brouillon et son magma d’idées. En mettant les pieds dans la recherche telle qu’elle est pratiquée, j’ai compris que si cette phase existe, elle est loin d’être la plus importante et qu’il est possible que de bonnes journées de travail soient synonyme de jours passés à discuter devant un tableau avec ses ami·es.

Il est assez émouvant de voir, alors que l’essentiel de la communauté scientifique est confinée, comment des pratiques se créent pour maintenir, à distance, ces discussions et cette dimension de construction collective. Les discussions par Skype et consorts existent depuis longtemps, mais la durée de l’éloignement nous pousse à améliorer les solutions bricolées. J’ai ainsi appris à utiliser un smartphone ou une tablette comme des tableaux partagés pour pouvoir griffonner, effacer, partager des croquis. Certains de ces apprentissages seront certainement amenés à perdurer après la résorption de l’épidémie.

J’ai pu assister à la première séance du One World Probability Seminar, un séminaire hebdomadaire en ligne ayant réuni plus de 400 personnes. Malgré tous les problèmes posés par Zoom, il s’est déroulé sans aucun couac technique, et l’on découvrait ensemble comment l’utiliser au mieux : discussion et questions dans le chat écrit en parallèle de l’exposé, liens vers des ressources en ligne, créneau de discussion libre à la fin…

Des initiatives similaires ont lieu dans d’autres communautés de recherches, pour des séminaires plus spécialisés, des séminaires d’universités… Espérons que ces nouvelles formes d’échange, permettant à la fois de lutter contre le changement climatique et d’exister plus fortement comme communauté scientifique, survivront après la fin de la pandémie.

 

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