Laure Saint-Raymond nouvelle professeure permanente
Communiqué de presse – 8 février 2021
Née en 1975, Laure Saint-Raymond a intégré l’école normale supérieure en 1994. Durant sa scolarité, elle a obtenu un DEA d’analyse numérique à l’université Paris VI et un autre de physique des plasmas à l’université de Versailles-Saint-Quentin, ainsi que l’agrégation de mathématiques. Elle a ensuite fait une thèse au département de mathématique et applications de l’ENS sous la direction du mathématicien François Golse, sur la théorie cinétique des gaz. Elle a été recrutée comme chargée de recherches au CNRS en 2000.
Laure Saint-Raymond a ensuite été nommée professeure à l’université de Paris VI. Mise à disposition de l’école normale supérieure à partir de 2007, elle y a dirigé l’équipe d’analyse avant d’y prendre la direction adjointe du département de mathématiques.
Élue membre de l’Académie des sciences en 2013, puis membre de l’Academia Europaea en 2014, elle est devenue membre junior de l’Institut universitaire de France en 2015, après avoir effectué une année sabbatique aux États-Unis, où elle a travaillé à la fois à l’université de Harvard et au MIT. En 2016, elle a obtenu une mutation à l’école normale supérieure de Lyon en tant que professeure des universités. En 2017, elle a été élue membre de la European Academy of Sciences.
Les travaux de Laure Saint-Raymond portent principalement sur l’analyse asymptotique de systèmes d’équations aux dérivées partielles, en particulier ceux gouvernant la dynamique des gaz, des plasmas ou des fluides. Elle a notamment apporté des contributions fondamentales au sixième problème de Hilbert concernant l’axiomatisation de la mécanique, un des 23 problèmes proposés par David Hilbert au congrès international de mathématiques de 1900, non encore résolu à ce jour : avec différents collaborateurs, elle a montré qu’il existe une transition continue entre les modèles de la physique statistique hors d’équilibre et les équations de la mécanique des fluides, et plus récemment elle a étudié la validité de ces modèles statistiques en se basant sur la mécanique de Newton. En parallèle, elle travaille sur les modèles de mécanique des fluides qui décrivent les courants océaniques, elle étudie notamment l’influence de la rotation et de la stratification sur la propagation des ondes et les phénomènes de couches limites.
Ses travaux lui ont valu de nombreuses reconnaissances. Elle a notamment reçu le prix de la Société européenne de Mathématiques en 2008, le Ruth Lyttle Satter Prize, American Mathematical Society en 2009, le prix Irène Joliot-Curie « Jeune Femme Scientifique » de l’Académie des Sciences et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en 2011 et le prix Fermat de la région Midi-Pyrénées en 2015. En 2019, elle s’est vue distinguée Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur et en 2020 elle a été lauréate du prix Bôcher de l’American Mathematical Society.
Emmanuel Ullmo, directeur de l’IHES, commente : « Nous nous réjouissons d’accueillir Laure Saint- Raymond, brillante mathématicienne dont les travaux novateurs ont déjà été récompensés par de nombreux prix internationaux. Son arrivée élargit encore les champs de recherche couverts à l’IHES. »
Laure Saint-Raymond indique : « Je saisis la chance qui m’est proposée de rejoindre l’IHES : c’est en effet un institut qui offre un cadre très propice au travail individuel de recherche, mais également des moyens pour développer des collaborations et faire émerger des dynamiques collectives. L’institut a une longue tradition en physique théorique, en algèbre et en géométrie, et une ouverture plus récente sur les probabilités. Mon petit défi, c’est d’y implanter aussi l’analyse, qui apporte d’autres angles d’approche pour nombre de problèmes à l’interface avec la physique. »